L'enjeu du 21ème siècle Contexte du réchauffement climatique La problématique des Energies Fossiles Les Objectifs à atteindre Pourquoi un Bâtiment à Energie Positive ?
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Les Energies Fossiles

Les énergies fossiles sont toujours très utilisées aujourd'hui dans le monde. On peut penser qu'elles vont poser deux problèmes principaux. Le premier est que leurs raretés vont créer des tensions géopolitiques dans le monde (ex : Guerre d'Irak). Le second problème est que les émissions de CO2, qu'elles engendrent, sont élevées et contribuent fortement au réchauffement climatique.

Définition des Energies

Les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) sont issues de roches formées par la fossilisation de végétaux enfouis, et stockées dans le sous-sol durant plusieurs millions d'années. Par conséquent, elles sont riches en carbone, qui est libéré sous forme de CO2 lors de leur combustion.
L'énergie nucléaire exploite la possibilité de récupérer l'énergie nécessaire à la cohésion des noyaux atomiques. L'énergie nucléaire n'émet donc pas de GES. Cependant le problème des déchets reste entier.

Des Ressources épuisables

La disponibilité des réserves est une importante source de préoccupation. Au rythme actuel de consommation, le pétrole sera la première énergie fossile dont on devra se passer. Selon les projections, il resterait entre quarante et soixante ans de réserves prouvées de pétrole conventionnel. Le gaz naturel pourrait, quant à lui, être exploité pendant encore soixante-dix ans. Pour le charbon, il y aurait deux siècles de réserves. Concernant l'énergie nucléaire, selon l'AIEA et la World Nuclear Association, les réserves actuelles d'uranium sont de 30 ans de fonctionnement des réacteurs actuels si le prix est inférieur à 40$ par kg d'uranium et de plus de 60 ans de consommation du parc actuel si le coût de production monte à 80$ par kg. Cependant en additionnant l'ensemble des réserves prouvées (et non extraites aujourd'hui) on pense qu'il reste un peu plus de 200 ans de consommation (selon le prix de l'uranium).
Il se pourrait que l'on ait encore ces énergies un peu plus longtemps car on se base sur les réserves prouvées, c'est-à-dire les réserves que l'on est sûr de pouvoir exploiter. Toutefois des estimations sont réalisées afin de connaître les réserves ultimes que l'on pourrait découvrir, augmentant ainsi la durée d'exploitation de l'énergie.

Réserves Prouvés

Gtep

Réserves Ultimes

Gtep

Charbon

500

Charbon

3000

Lignite

110

Pétrole et Gaz conventionnel

400

Pétrole

140

Pétrole et gaz non conventionnel

600

Gaz Naturel

110

600

Total

860

Total

4000

Tab 1 : Les réserves énergétiques mondiales (Source : Jean-Marc Jancovici)


Une Demande croissante

Cependant, ces données sont à relativiser car elles se basent sur la consommation actuelle alors qu'il est clair qu'elle va considérablement augmenter. La croissance sollicite depuis le début de l'ère industrielle une demande en énergie croissante. D'après l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), la demande énergétique mondiale pourrait augmenter de plus de 50% d'ici à 2030 en l'absence de politiques publiques en ce domaine. Aujourd'hui, les demandes énergétiques sont amplifiées par la poussée démographique et économique de nouvelles zones en pleine croissance telles que la Chine et l'Inde. Or, on estime qu'en 2030 les énergies fossiles devraient encore représenter près de 80% des énergies utilisées. Les enjeux actuels seront encore plus importants à cette date. Les ressources énergétiques fossiles sont limitées et ne pourront répondre aux besoins croissants de la population mondiale. Toutefois, elles sont en quantité suffisante pour que leur combustion déclenche un bouleversement climatique dangereux pour la planète.

Le Cas français

La France est le 7ème plus important pays consommateur d'énergies dans le monde. Le pétrole, le charbon et le gaz naturel sont encore utilisés dans l'ensemble de la consommation énergétique française mais très peu dans la production d'électricité. L'usage du pétrole est nettement dominant dans les transports et la production de chauffage, pour les particuliers comme pour les industries.
Les centrales thermiques basées sur la combustion du charbon, du fioul et du gaz jouent encore un rôle essentiel car elles fournissent le complément d'électricité capable de faire face aux pics de consommation imprévus et de plus en plus fréquents, comme lors des vagues de froid.

Le pic de production

Il correspond au sommet de la courbe qui caractérise la production pétrolière d'un champ pétrolier. Cette courbe passe par un maximum avant de décroître (cf. courbes ci-dessous). Il a été établi suite aux extrapolations des géophysiciens à partir des travaux de HUBBERT (1) et grâce à la disponibilité des chiffres sur la production pétrolière mondiale.
On ne peut pas le définir précisément que ce soit pour le pétrole et pour le gaz. En effet, il dépend des réserves que l'on va trouver et pouvoir exploiter et également de la croissance de la consommation énergétique mondiale.

Selon une présentation de l'IFP (2) datant de Mai 2006, avec le développement des technologies on pense atteindre le pic de production du pétrole entre 2015 et 2025. Ce pic ne correspond pas à la décroissance des réserves en pétrole mais à leurs possibilités d'extraction. Le déclin géologique commencerait en 2028.
Voici la courbe de production en fonction des scénarii :

Pour le gaz les prévisions ont inclus la croissance. Avec une croissance de 2% le pic de gaz se situerait entre 2025 et 2045 alors qu'avec une croissance de 3% le pic serait plus proche, c'est-à-dire entre 2020 et 2035.

Le coût prévisible du pétrole

Il est très difficile à estimer et d'ailleurs peu de personnes ou d'entreprises osent vraiment donner des prix du pétrole et de l'énergie en général à l'avenir. En effet, en se référant aux données ci-dessus on constate que l'année du pic de production est encore relativement incertaine tout comme celui du pic de gaz. Le coût dépendra de l'adaptation des économies au déclin de production des énergies fossiles. Il résultera également de la croissance mondiale et notamment de l'arrivée de la Chine et de l'Inde dans les marchés pétroliers.
Toutefois on peut citer Pierre René Bauquis (3) qui prévoit les prix suivants pour le pétrole :

Année

Prix du baril de pétrole (en$)

2005

55

2010

120

2015

200

2019

210

2025

90

2025-2050

Entre 70 et 140

Ce tableau peut être contesté dans le sens où le prix du pétrole ne devrait pas baisser après le pic de pétrole mais une fois de plus tout dépendra de la capacité des économies à s'adapter à la vie sans pétrole. En tout cas, il donne une idée du prix du baril de pétrole dans le futur qui va presque quadrupler sa valeur en 15 ans.

Application aux bâtiments

La demande en énergie résulte de 42% du secteur du bâtiment, impliquant une participation aux émissions en CO2 de 23%. Il faut donc essayer de réduire cette proportion.
Aujourd'hui, la consommation en énergie de nos résidences principales, pour le chauffage ou l'eau chaude essentiellement, provient encore à 57% du gaz, du fioul et du charbon. Il faudrait donc privilégier l'électricité qui émet peu de CO2, avec notamment l'utilisation des énergies renouvelables.

En conclusion, la dernière décennie a permis de constater que les énergies fossiles ne sont pas épuisables et qu'il faut réfléchir aux alternatives dès aujourd'hui afin de répondre à la croissance énergétique mondiale. Les alternatives permettront de plus de limiter l'effet de serre, ce qui va atténuer le phénomène de réchauffement climatique. L'avenir appartient à la sobriété énergétique et à une montée en puissance des énergies non émettrices de gaz à effet de serre.

(1) Pic de HUBBERT : Ce géophysicien américain montra que la production du pétrole et du gaz aux Etats-Unis passerait par un pic avant de décroître. Il fit notamment sensation en 1956 lorsqu'il exposa sa théorie à l'Americum Petroleum Institute. Il prédit que ce pic serait atteint en 1970. Malgré les doutes émis par certains experts de l'époque, il se révéla que ce pic fut atteint en 1971. Il avait entièrement raison et ses études furent analysées afin de l'étendre aux ressources mondiales. Ce ne fut pas évident car il a fallu s'adapter aux chocs pétroliers qui ont fait baisser la production. Cependant, l'extrapolation de ses recherches permettent actuellement de déterminer le pic de production, variable selon les hypothèses de croissance et de découverte de réserves pétrolières.

(2) Conférence : (Quel avenir pour les hydrocarbures à l'approche des pics pétrolier et gazier ?) organisée par l'Institut Français du Pétrole
(3) Professeur associé ENSPM (IFP School) et Professeur TPA ( Total Professeur Associé)

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