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Les Objectifs à atteindre

La France a ratifié en 1997 le Protocole de Kyoto qui l'incite à réduire ses émissions de CO2 d'un facteur 4. Ceci a pour but de stabiliser la concentration en carbone de l'atmosphère. Pour cela, il faut réduire les consommations énergétiques des quatre secteurs principaux français (transport, bâtiments, industrie, agriculture).

Le bâtiment est notamment visé car il est actuellement un important consommateur d'énergie. L'objectif nécessite d'obtenir des bâtiments ayant une consommation d'énergie annuelle de moins de 100 kWh/m², dont environ 50 kWh/m² pour le chauffage ou la climatisation et la production d'eau chaude sanitaire. Aujourd'hui, malgré les efforts fournis depuis 1990, les émissions de GES dues aux bâtiments ont augmenté. D'une part, ceci s'explique par le fait que l'on construit tous les ans entre 300 000 et 400 000 nouveaux logements, ce qui augmente la facture énergétique lorsqu'ils sont en exploitation et d'autre part certains systèmes énergétiques, telle que la climatisation, sont en pleine croissance aujourd'hui.

Le facteur 4

La volonté politique est de maîtriser l'effet de serre afin que la température mondiale n'augmente pas plus de 2°C, ce qui revient à diviser par plus de 2 les émissions mondiales. Or au vue de la différence des émissions par habitant dans le monde, la France va devoir diviser ses émissions de GES par 4 d'ici 2050 (6,6 tonnes éq. CO2 /pers/an pour un Français et 8,4 en moyenne européenne alors que rejet maximum possible naturellement 1,8 tonnes éq. CO2/pers/an ), voir plus étant donné l'agrandissement du parc immobilier. Le secteur des bâtiments consomment 42% de l'énergie utilisée en France ce qui correspond à 23% des émissions de gaz à effets de serre. Par conséquent, le but est d'atteindre l'efficacité énergétique dans les bâtiments, secteur qui permettra de réaliser les plus importantes réductions sur les émissions.
Au niveau national, la mise en place du Plan Climat validé par le gouvernement en juillet 2004 doit permettre à la France d'atteindre les objectifs fixés. De plus, la Loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique (Art 2) indique que " la lutte contre le changement climatique est une priorité de la politique énergétique qui vise à diminuer de 3 % par an en moyenne les émissions de gaz à effet de serre de la France ". Au niveau européen, l'UE prend l'engagement de réduire les émissions de GES d'au moins 20% d'ici 2020 par rapport à 1990. De leurs côtés, les énergies renouvelables devront représenter 20% de la consommation énergétique de l'UE en 2020, ce qui parait nécessaire afin de faire face à l'épuisement programmé des énergies fossiles dans quelques décennies.

Les bâtiments à faible consommation d'énergies :

Les bâtiments neufs

Afin d'atteindre l'objectif du facteur 4, il est nécessaire d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments. Dans la construction de bâtiments neufs, ils devront respecter les règlementations thermiques établies, c'est-à-dire actuellement la RT 2005 dont les limites fixées dépendent des régions (de 130 à 250 kWh/m²/an ). En 2010, une nouvelle réglementation thermique est envisagée, réduisant encore de 15 % la consommation énergétique des bâtiments et ceci dans le but de la réduire de 40% en 2020 par rapport à 2000. Cependant, il est possible de réduire encore la consommation énergétique sans que cela soit demandé actuellement par la loi. Par exemple des bâtiments ne consommant que 50 kWh/m²/an sont actuellement en projet en France. En outre, ces objectifs sont réalistes au niveau de leurs réalisations. On peut notamment citer des initiatives prises à l'étranger (label Passivhaus en Allemagne, label Minergie en Suisse) et même en France où cette volonté environnementale a permis la création de bâtiments consommant moins de 50 kWh/m²/an pour les dépenses de chauffage (Projet restart à Villeurbanne ). On peut aussi s'intéresser à l'association Effinergie qui espère établir à l'avenir un label pour les bâtiments à basse consommation d'énergie.

La rénovation des bâtiments anciens (avant 1975)

L'objectif est de rénover d'ici 2050 l'ensemble des bâtiments datant d'avant 1975 afin qu'ils diminuent leurs consommations énergétiques. Pour l'instant, il n'y a pas de réglementation mais cela ne ne saurait tarder. En effet, la loi sur l'énergie du 13 Juillet 2005 a introduit une première étape de réglementation sur l'existant. Les bâtiments supérieurs à 1000m², faisant l'objet de travaux de rénovation importants (<25% de la valeur du bâtiment) auront des obligations de performance énergétique (valeur limite). Le décret d'application est prévu pour Avril 2008. Ce décret envisage pour des opérations de moindre importance une efficacité énergétique améliorée sur l'enveloppe (isolations thermiques) et les équipements énergétiques à compter de Novembre 2007.
Dans ce cas, on se peut se demander si cette solution est réalisable sur ces anciens bâtiments ne possédant pas, pour certains, de la moindre isolation et quelle valeur peut être atteinte ? Il s'avère, d'après les simulations dynamiques des bâtiments, que l'on devrait pouvoir être en mesure de les rénover en atteignant les objectifs fixés (facteur 4).
Afin de réaliser la rénovation et de conserver le caractère architectural des centres villes, il va falloir isoler certains bâtiments par l'intérieur. Pour cela, il faut pouvoir travailler dans des logements vides, donc en vente. La rénovation des 17 millions de logements en 45 ans va nécessiter d'en rénover 378 000 par an. Ce chiffre est important en comparaison avec les bâtiments étant actuellement en rénovation (de l'ordre de 1% du parc actuel).
Le second point à prendre en compte est d'atteindre le maximum d'efficacité énergétique suite aux travaux pour ne pas avoir à les refaire une seconde fois (non rentable).

Les principes de l'architecture à faibles besoins énergétiques :

Il ne faut plus s'opposer au climat mais essayer de composer avec lui, en jouant sur tous les moyens dont on dispose, c'est à dire l'implantation et l'orientation, l'architecture et la forme, la distribution intérieure et le choix des matériaux du bâtiment. Cela impliquera que l'on pourra ainsi capter le rayonnement solaire, stocker la chaleur, distribuer cette chaleur et réguler la température (hiver comme été).
Le confort d'été nécessite de réduire la température intérieure en construisant des avancées et des masques propres. Il faut également installer des volets et des stores sur les fenêtres. Enfin, il faut rendre optimal le système de ventilation. En ce qui concerne les matériaux de construction il faut qu'ils possèdent à la fois une bonne absorption des rayons lumineux, qu'ils puissent stocker de la chaleur et qu'ils aient une bonne dynamique des échanges thermiques pour stocker et restituer rapidement.

Comparaison des bâtiments selon les facteurs de consommation d'énergies :

 

Actuellement, on constate que les bâtiments consomment 400 kWh/m²/an dont plus de la moitié provient du chauffage. L'objectif fixé pour le secteur des bâtiments est de réduire d'un facteur 4 les consommations d'énergie. Cependant, ce facteur a des chances d'être recalculé car il y aura 10 milliards d'humains en 2050. Or les forêts et les mers ne peuvent absorbés annuellement que 3 milliards de carbone donc chaque humain pourra au maximum émettre 0,33 tonne de carbone par an. En considérant également l'accroissement du parc immobilier, le facteur effectif en 2050 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sera un facteur 7.

Les étapes de réalisation du facteur 4

Le choix de partir d'un bâtiment émettant 400 kWh/m²/an en moyenne nationale puis d'abaisser par des étapes successives sa valeur de consommation d'énergie est intéressant car il va nous permettre d'expliquer les solutions à mettre en place pour réussir l'objectif du facteur 4.
On constate que la première source d'action afin de réduire nos consommations d'énergie est d'isoler le bâti (étape1). Toutefois malgré ce remplacement, la consommation d'énergie est de l'ordre de 220 kWh/m²/an. La deuxième étape est de revoir les consommations d'ECS et d'électricité spécifique (155 kWh/m²/an). Ensuite, en ajoutant des énergies renouvelables notamment l'installation de panneaux solaires pour chauffer 60% de l'ECS et de panneaux photovoltaïques, on arrive à consommer seulement 110 kWh/m²/an (étape 3). Enfin la réduction de ces valeurs ne doit pas occulter l'énergie dépensée pour construire le bâtiment. Dans ce domaine des possibilités d'amélioration sont possibles. Ainsi le bâtiment ne consomme plus que 85 kWh/m²/an (étape4).

L'objectif de réaliser des bâtiments en 2050 consommant quatre fois moins d'énergie par rapport à 1990 est atteint.

Les économies d'argent

Contrairement à ce qu'en pensent la majorité des professionnels du bâtiment, le surcoût d'un bâtiment à faible consommation d'énergie n'est pas très élevé par rapport à un bâtiment classique. En effet, le surcoût engendré n'est que de 5% alors qu'ils spéculaient sur une moyenne de 17% (source WBSCD ).
Or au vu de l'augmentation actuelle et future du coût de l'énergie à laquelle il faut ajouter les subventions attribuées et les crédits d'impôts accordés aux bâtiments « verts », l'investissement dans ces bâtiments va non seulement être amorti en quelques années mais il va également devenir rentable. L'électricité produite va pouvoir être revendue à EDF à un tarif attractif. De plus le bâtiment devient plus rentable à la revente qu'un bâtiment classique comme le montre les maisons labellisées Minergie en Suisse (+12% en 30 ans).
On peut également rapprocher cette analyse avec celle réalisée par Nicholas Stern. Celui-ci a déclaré que les coûts à subir dans le futur seront beaucoup plus importants que ceux que l'on pourrait réaliser dès maintenant. L'inaction serait non seulement désastreuse pour l'environnement, mais elle le serait également pour l'économie entière.

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